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« VA est toujours un club que nous aimerions ramener en Ligue 1 », assure Henrik Kraft, le propriétaire du VAFC
Patron de Sport Republic et donc du VAFC, Henrik Kraft nous a accordé un entretien avant le match contre Bourg-en-Bresse. Il explique sa stratégie et réaffirme l’ambition de ramener VA au sommet malgré la descente en National.
Sport Republic est à Valenciennes depuis un an et demi, êtes-vous toujours satisfait d’être ici ?
« Absolument. Nous sommes déçus d’être en National mais on est toujours heureux de notre investissement et de l’accueil reçu. Dans un club, il y a bien sûr les résultats sportifs mais aussi un tas d’autres aspects et beaucoup de bonnes choses ont été faites. »
Vous êtes à la tête de VA mais aussi de Southampton en Premier League, comment vous y prenez-vous ?
« C’est comme avoir deux enfants. Trois même, puisqu’il y a aussi Goztepe en Turquie (dirigé par Rasmus Ankersen). Vous les aimez et vous vous concentrez sur les deux en même temps. Ils ont des caractéristiques différentes, pas le même charme ni les mêmes problèmes, mais on se consacre aux deux. J’essaye d’être présent à tous les matchs à domicile des deux clubs et je crois bien que j’y suis parvenu. »
Quelle est exactement la répartition des rôles entre vous et Rasmus Ankersen qui partage la tête de Sport Republic avec vous. ?
Pour faire simple, Rasmus est le Mr football. Il travaille étroitement avec les directeurs sportifs de nos différents clubs sur le recrutement de joueurs, avec les staffs et les départements performance. Je suis plus focalisé sur la partie commerciale de l’organisation, les finances, la gouvernance. Je passe notamment beaucoup de de temps avec les DG respectifs. Nous avons aussi, Goztepe en Turquie (actuellement 6e de SuperLig), dont Rasmus est le président. J’y vais aussi régulièrement et nous échangeons sans cesse tous les deux sur de nombreux sujets. »
La multipropriété de clubs est rarement vue d’un bon œil par les supporters, le plus gros écrasant généralement les autres. Vous semblez réussir à mettre VA au même niveau. Quel est votre modèle ?
« C’est normal, c’est une question de respect pour les supporters, pour les partenaires, les sponsors, d’être présents ici. Nous voulons qu’ils se rendent compte que nous sommes concernés, que nous nous soucions du club. Notre stratégie globale est de créer un groupe où chaque club bénéficie de davantage de ressources et d’expertise. Nous croyons beaucoup aux synergies, c’est comme une famille. Nous n’avons pas de modèle particulier. On ne peut pas se comparer à Red Bull qui a une marque au-dessus de ses clubs, ni à Manchester City (à qui Troyes appartient) qui fait encore les choses différemment »
Depuis votre arrivée, le VAFC a beaucoup évolué dans sa structuration. Quel est le prochain chantier ?
« On a passé beaucoup de temps à rebâtir les fondations ici, dans tous les domaines. La communication, le marketing, tout l’environnement autour de l’équipe… Nous arrivons dans une phase où il nous faut consolider tout ça, avoir encore plus de partenaires, avoir plus de monde au stade. Et puis, il y a la partie sportive. On espère revenir en Ligue 2 dès cette saison. Car on peut faire beaucoup de choses, un club de foot a besoin d’une équipe qui gagne, sinon tout le monde se moque du reste. »
Quelle serait votre réaction si jamais VA ne parvenait pas à remonter dès cette saison ?
« Nous serions tous déçus, nous les propriétaires comme les supporters. Mais on se remettra au travail pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné et on fera mieux l’année suivante. »
La saison dernière, marquée par la descente en National, vous avez consacré beaucoup d’énergie à restructurer le club. Avec le recul, n’avez-vous pas un peu négligé l’aspect sportif ?
« C’est certain que si on pouvait recommencer, on ferait les choses un peu différement., on s’y est d’ailleurs pris autrement pour le recrutement cet été. L’équipe de l’an dernier manquait d’expérience. On ajoute trois joueurs à la trêve hivernale (Moursou, Flamarion et Oyewusi) et il leur a logiquement fallu du temps pour s’acclimater et on voit leur apport aujourd’hui. Mathias Oyewusi est sans doute le meilleur joueur du championnat. »
Dans un avenir proche, peut-on s’attendre à avoir plus de joueurs de vos autres clubs venir à Valenciennes alors que pour le moment seul Daouda Traoré est prêté par Southampton ?
« Cela fait partie intégrante de la stratégie que les clubs s’entraident. Il s’agit de trouver le bon moment pour chaque joueur. On les évalue sans cesse pour bâtir le meilleur plan pour chacun d’entre eux. »
Comment voyez-vous l’avenir à moyen terme du VAFC. Où imaginez-vous le club d’ici à quelques années ?
« Le projet n’a pas changé depuis notre arrivée. VA est toujours un club que nous aimerions ramener en Ligue 1, où il a passé une large partie de son histoire. Les infrastructures sont d’un excellent niveau et nous sommes convaincus d’être dans une région qui peut avoir un troisième club de L1. L’objectif est toujours celui-là. Combien de temps cela va-t-il prendre ? Nous avançons pas à pas et le premier est déjà de remonter en Ligue 2. »
Combien de temps Sport Republic est-il prêt à patienter pour atteindre son objectif ?
« Il n’y a pas de date butoir, nous sommes ici dans un projet à long terme. On est convaincu que d’ici à deux, trois, quatre ans, les liens entre nos clubs seront plus forts, que l’académie que nous avons lancée au Mali sera aussi plus forte. Nous n’en sommes qu’au début, cela va prendre du temps avant de récolter les résultats. »
Avez-vous fixé une « deadline » au secteur sportif pour remonter en L2 ?
« Je ne suis pas sûr que cela soit utile de le faire. Je pourrais aller les voir et leur dire : Vous devez gagner ce soir mais ce n’est pas ça qui permettra d’y arriver. On essaye de tout mettre en place pour y parvenir mais cela reste du sport. Il peut y avoir des blessures, un penalty injustifié, un but hors-jeu… Nous avons d’ailleurs fait un bon début avant que des blessures et des suspensions n’écartent plusieurs joueurs de l’équipe. Il faut s’accrocher pour rester en haut de tableau. »
Que dites-vous aux supporters qui étaient très enthousiastes à votre arrivée mais sont aussi, à juste titre, impatients de voir des résultats ?
«Je leur dis déjà merci pour leur patience. Leur soutien fait toute la différence, on l’a vu depuis le début de saison. Ils sont très nombreux aussi à l’extérieur et c’est génial. Donc, s’il vous plaît, continuez à nous soutenir et soyez sûrs qu’on fait tout pour que l’équipe vous rende fiers. »