Football : David Le Frapper garde le cœur valenciennois, « ce club est ancré en moi »
David Le Frapper s’assiéra sur le banc de Bourg-en-Bresse, ce vendredi, au stade du Hainaut. Mais ses retrouvailles avec Valenciennes, où il a été joueur puis entraîneur, réveilleront chez lui des souvenirs à la pelle.
Depuis votre départ de VA en 2016, c’est la première fois que vous revenez au stade du Hainaut. Cela s’annonce-t-il chargé en émotions ?
« Quelque part, oui. C’est un club qui a beaucoup d’importance pour moi. Ne serait-ce que par ce que j’y ai vécu comme joueur. Mon fils est né à Saint-Saulve… Ensuite, j’ai passé un an et demi à la formation (une fois devenu entraîneur) plus une année avec l’équipe première. Il fallait se maintenir à tout prix (en mai 2015) sinon le club déposait le bilan. Tous ces jeunes joueurs qui ont intégré l’équipe, permis au club de se maintenir en Ligue 2 et aux salariés de garder leur emploi… Et le public qui est toujours présent. Émotionnellement, j’en garde un souvenir immense, c’est sûr. »
Quelle place occupe VA dans votre carrière ?
« À l’instant T, ça reste le club numéro un. J’ai tout connu avec VA : la Ligue 1, la Ligue 2, le National 1, la Ligue 2 en tant qu’entraîneur sans diplôme, une montée, un maintien. Je suis passé par tous les états. »
« J’ai accepté parce que je voulais redonner une âme à cette équipe et que le club se maintienne. C’était un super challenge qui a été rondement mené par les joueurs. »
Quand vous étiez joueur, c’est allé de ce but de la montée inscrit contre Beauvais à la descente aux enfers après l’affaire VA-OM.
« C’était une époque différente, j’étais sous contrat, je ne suis pas parti comme un voleur. Dès lors que j’étais sur le terrain, je prenais un plaisir immense. L’aspect financier était moins prépondérant qu’aujourd’hui. Mais c’est vrai que ce club est ancré en moi. »
Comment s’était scellé votre retour, en tant que formateur ?
« J’avais travaillé avec Fred Zago à Châteauroux, il voulait me récupérer et c’était une très bonne idée ! J’ai pu rejoindre le club (en 2012) et prendre en main les U19 nationaux. Il y a eu Dayot (Upamecano), Moussa Niakhaté, Fulgini, Mbenza, Tameze, Dompé Diarra… Quand j’ai fait la bascule des U19 en Ligue 2 (en février 2015 après la mise à l’écart de Bernard Casoni), j’ai monté toute cette génération avec moi. On savait qu’avec ces joueurs-là, on aurait du contenu et de l’envie. »
Quand votre chance s’est présentée…
« Ça s’est fait en deux-deux, je n’avais pas donné ma réponse au président que je recevais déjà des messages de félicitation ! J’ai accepté parce que je voulais redonner une âme à cette équipe et que le club se maintienne. C’était un super challenge qui a été rondement mené par les joueurs. »
Les conditions dans lesquelles vous avez quitté VA vous restent-elles en travers de la gorge ?
« Ça m’a touché personnellement parce que c’était violent. Ce qui m’a dérangé c’est qu’on m’ait fait resigner et qu’on m’ait dit quinze jours après, il faut que tu partes parce que l’entraîneur (Faruk Hadzibegic) ne veut plus de toi. Tout d’un coup, tu deviens un pestiféré. On a un peu tout mélangé, ma vie personnelle, ma vie professionnelle alors que je continuais à faire mon travail. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est que le club vive bien, qu’il y ait du monde au stade et que les gens s’y retrouvent. Tout cela m’a permis de grandir et d’apprendre. »
VALENCIENNES - BOURG-EN-BRESSE, vendredi, 19 h 30, stade du Hainaut.
Foot : les années Le Frapper à VA résumées en trois matchs
David Le Frapper est de retour à Valenciennes ce vendredi avec Bourg-en-Bresse. Nous nous sommes arrêtés sur trois matchs marquants de sa carrière en rouge et blanc.
David Le Frapper a été joueur, de 1991 à 1995, puis entraîneur à Valenciennes. S’il ne fallait retenir que trois matchs de son passage au club, ce serait…
VA – Beauvais, 18 avril 1992
VA n’est que trop resté en D2. Dix années de purgatoire auxquelles David Le Frapper, pourtant pas réputé pour ses qualités de buteur, met fin ce soir-là d’une reprise des 20 m à ras de terre qui fait plier Beauvais (1-0). Héros de tout un peuple. L’évocation de cet épisode glorieux fait sourire l’ancien milieu de terrain : « Sincèrement, je me souviens avoir frappé, et derrière plus de rien parce que tout le monde m’a sauté dessus ! »
VA – Gazélec Ajaccio, 22 mai 2015
Un match à la vie à la mort, décisif pour le maintien en L2, dans un stade du Hainaut où se sont pressés 20 000 spectateurs. David Le Frapper le vit cette fois dans la peau du coach : « Quand on perd 1-0 à la mi-temps, j’avais Mbenza et Slidja sur le banc (en fait Pierre Slidja était titulaire). Ils savaient que ça allait se gâter dans le vestiaire et je me fâche terriblement. J’ai lu dans le regard des deux joueurs : “coach c’est nous qui allons gagner le match”. L’un devient passeur, l’autre buteur et l’action d’après c’est l’inverse. C’est tout le travail de la formation du club qui est mis en valeur ce soir-là. »
VA – Laval, 30 octobre 2015
Avec le recul, David Le Frapper ne croit pas que son destin sur le banc valenciennois se soit joué ce soir-là – il sera invité à prendre du recul deux mois plus tard. La frustration du résultat (0-0 contre Laval) le fait sortir du cadre. « Quand on est une femme et qu’on arbitre un sport d’homme, c’est compliqué… », lâche-t-il à propos de Stéphanie Frappart. Dérapage misogyne et rétropédalage express puisqu’il reviendra vite devant les micros pour s’excuser. Mais la petite phrase est déjà reprise partout, le mal est fait.
Football : Mathias Oyewusi suspendu trois matchs, VA privé de son meilleur buteur
Exclu à Boulogne le week-end dernier (0-0), l’attaquant nigérian de Valenciennes a écopé de trois matchs de suspension qui débutent ce vendredi lors de la réception de Bourg-en-Bresse qu’il va manquer.
Sur le coup, la faute semblait plus maladroite que méchante et avait déjà valu à Mathias Oyewusi de quitter ses partenaires en cours de route lors du derby à Boulogne. Exclu par un carton rouge direct, l’attaquant nigérian avait été renvoyé aux vestiaires dès la 72e minute.
La deuxième lame est arrivée jeudi et c’est peu dire que la commission de discipline a eu la main lourde : l’attaquant nigérian de 25 ans écopé de trois matchs de suspension. Il manquera donc la réception de Bourg-en-Bresse ce vendredi au Hainaut, le 7e tour de Coupe de France à Arras samedi prochain et le déplacement à Quevilly dans deux semaines.
Boissier et Venema également absents
Le coup est rude pour le VAFC qui se voit priver de son meilleur buteur depuis le début de saison (5 buts) pour une durée qui semble bien sévère par rapport à la faute. Le VAFC devra aussi faire sans Remy Boissier, lui aussi suspendu contre Bourg-en-Bresse, pour une accumulation de cartons jaunes.
Bakaye Dibassy, Souleymane Basse, Nick Venema et Jean Louchet, toujours blessés ou convalescents, manqueront également à l’appel pour le match de ce vendredi, 19h30, au stade du Hainaut.
VAFC : cortège et tifo géant, 20 ans ça se fête pour Génération Rouge et Blanc
Les GRB ont vu le jour il y a vingt ans et vont mettre les petits plats dans les grands pour fêter dignement cet anniversaire lors de la réception de Bourg-en-Bresse, ce vendredi à 19h30. Deux décennies faites de hauts et de bas avec un soutien indéfectible à VA comme fil rouge.
Le soir de fête de la Génération Rouge et Blanc va évidemment s’élancer du Penalty, point de rendez-vous, ce vendredi à 17h45, d’un cortège qui va emmener les supporters valenciennois, membre GRB ou non, vers le stade du Hainaut. Le Penalty comme théâtre du coup d’envoi d’une soirée d’anniversaire, c’est une évidence pour le groupe qui y a vu le jour en 2004. Laurent Alglave, le patron du café friterie fait partie des membres fondateurs. « J’ai repris l’établissement en 2002 et deux ans après des clients, qui sont devenus par la suite des amis, voulaient créer un nouveau groupe de supporters. Je leur ai donné un coup de main. On était quatre ou cinq autour d’une bière, ça s’est fait simplement », se souvient celui qui dirige cette adresse emblématique des matchs à Valenciennes.
« Quand on crée quelque chose, on espère toujours durer, on est fier d’avoir 20 ans »
Les GRB font leur apparition à Nungesser un soir de VA-Tours, déjà en National. L’époque est porteuse d’un vent nouveau après le cataclysme de la fin des années 90. Le nouveau groupe ne le sait pas encore mais il va assister à deux formidables montées jusqu’en Ligue 1 en 2005 puis 2006. En vingt ans, le soutien du groupe n’a jamais été pris en défaut même s’il y a eu logiquement des hauts et des bas, au rythme de la grandeur et de la décadence sportive de l’équipe. La fin des GRB se joue à rien en 2016, lorsque l’essoufflement des pionniers, une relève qui ne vient pas et des résultats sportifs compliqués mettent en péril l’avenir. La disparition est mise sur la table avant d’être écarté de justesse.
Un record d’adhérents cette saison
« Quand on crée quelque chose, on espère toujours durer, on est fier d’avoir 20 ans », salue Laurent Alglave, ravi de voir la nouvelle génération prendre le relais. À l’image de Tanguy Laurent, 31 ans et actuel président du groupe qui constate comme beaucoup un nouveau souffle dans les tribunes du Hainaut. « On a 140 membres cette année, on n’a jamais été si nombreux. Le rachat par Sport Republic a donné un nouvel élan, beaucoup de jeunes arrivent et malgré la descente, les gens ont retrouvé le plaisir de venir au stade. »
"On a 140 membres cette année, on n’a jamais été si nombreux. Le rachat par Sport Republic a donné un nouvel élan"
TANGUY LAURENT
Le fabuleux cortège et le parcage plein de 600 supporters la semaine dernière à Boulogne a joyeusement donné le ton des célébrations. Avec l’appui des autres groupes du kop valenciennois, les GRB vont enfoncer le clou face à Bourg-en-Bresse en déployant le plus imposant tifo de leur histoire. Vingt ans valent bien de faire les choses en très grand.